Club

Le FC Grenoble Rugby est un club centenaire, dont les origines datent de 1892.

L'acte de naissance

L'acte de naissance du rugby grenoblois est daté de 1892 avec la création de l'Association Athlétique du Lycée par des élèves du lycée Champollion. Ce premier pas dans l'ovalie allait bientôt être suivi par d'autres puisque plusieurs clubs civils furent ensuite crées dont en 1896 le Club Sportif Grenoblois puis en 1897 le Stade Grenoblois sous l'impulsion de Louis DALBAN. Quelques années plus tard, un autre club voyait également le jour sous l'appellation de l'Union Athlétique Grenoblois.

Jusqu'en 1910, les matches étaient essentiellement au niveau régional (avec la fameuse rivalité entre Grenoble et Romans) et les rencontres face aux ténors de l'époque (Racing Club de France, Stade Français, Stade Bordelais, Stade Toulousain et F.C. Lyon) se soldaient par de lourdes défaites.

Le baptème du FC Grenoble

En 1911, convaincu que l'union s'imposait, Jean COIN participait à la création du F.C. Grenoble qui regroupait ainsi le Club Sportif Grenoblois, le Stade Grenoblois et l'Union Athlétique Grenoblois. Hélas, malgré un premier capitaine déjà emblématique (Armand COUTURIER), la première guerre mondiale arrivait très rapidement et occasionnait de nombreuses pertes dans les rangs du FCG. Néanmoins, une compétition était quand même organisée et c'est ainsi que la Coupe de l'Espérance remplaçait le Championnat de France de 1916 à 1919. Et le 28 Avril 1918, le FCG fut opposé en finale au Racing Club de France mais s'inclinait sur le score de 22 à 9.

Au lendemain de la guerre, l'explosion du rugby à Paris et dans le Sud-Ouest nécessitait que le FCG tourne son regard vers l'extérieur. C'est ainsi que Paul LAMOURET, par l'intermédiaire de Géo MARTIN, arrivait au FCG. Ce basque de Biarritz allait révolutionner l'approche du rugby dans le club grenoblois et même au-delà. En effet, il laissera comme héritage la fameuse 'méthode LAMOURET' dont les innovations étaient multiples (comme par exemple la passe plongée du demi de mêlée). Pendant une décennie (1920-1929), le FCG va connaître une très belle période marquée notamment par des succès historiques contre les équipes parisiennes (l'Olympique et le Stade Français) avec déjà des affluences exceptionnelles à Lesdiguières (10 000 spectateurs !). Mais très souvent, le FCG croisera également sur son chemin sa bête noire de l'époque ... les catalans de Perpignan. Cette belle décennie permettra à Edmond BESSET d'être le premier international du FCG (en 1924 contre l'Ecosse).

Aprés ces années fastes, d'autres grands noms du rugby grenoblois s'imposèrent en la personne des frères Paul & Marcel FINET mais également de Julien SABY. Ce dernier fut d'ailleurs en quelque sorte le légataire de la 'méthode LAMOURET' et son influence au sein du FCG demeura très importante. Toutefois, pour des raisons d'éthiques sportives, le Championnat de France resta en sommeil pendant trois saisons (de 1930 à 1933) et la dynamique se cassa quelque peu. Ainsi, les années précédant le seconde guerre mondiale furent assez inégales, le FCG connaissant plusieurs entraîneurs dont un certain Albert RAYNAUD qui avait déjà côtoyé le quinze alpin pendant l'ère LAMOURET. A noter quand même que lors de la saison 1938-1939, le FCG finissait premier de sa poule mais échouait en 8ème de finale contre Le Boucau.

L'après-guerre

Au début de la seconde guerre mondiale, le FCG disposait d'un groupe encore très solide, mais rapidement les pertes en hommes affaiblissaient considérablement l'effectif sportif mais également les responsables de l'encadrement. Ainsi, le docteur VALOIS, président du FCG de 1941 à 1943, et Géo MARTIN disparurent pendant cette tragique période.

La période post seconde guerre mondiale démarrait ainsi par une nouvelle crise d'effectif au sein du FCG mais également avec la création de la première école de rugby sous la férule d'Octave RAYMOND. Au début de la saison 1949-1950, alors qu'un certain Jean LIENARD arrivait à Grenoble en provenance de Roanne XIII, l'équipe II se mettait en évidence en enregistrant son premier titre de Champion de France contre Castres pendant que l'équipe I descendait en Excellence (l'équivalent d'une seconde division). Cependant, cette rétrogradation était de courte durée puisque l'année suivante l'équipe I retrouvait sa place au plus haut niveau en devenant Champion de France d'Excellence (victoire contre La Voulte, 9 à 0). Les deux saisons suivantes, l'équipe II continuait sa domination nationale et empochait ainsi deux nouveaux titres de Champion de France (en 1951-1952 contre Cognac puis en 1952-1953 contre Vichy).

1954 : un bouclier pour le FCG

Cela annonçait en quelque sorte le retour de l'équipe I sur le devant de la scène nationale ... En effet, la saison 1953-1954 allait devenir la plus belle page du FCG avec le titre de Champion de France. Cette victoire en finale, au Stadium de Toulouse, fut obtenue en battant l'US Cognac sur le score de 5 à 3 (essai de LANFRANCHI, transformé par ECHEVET). Lors de cette mémorable épopée, les Grenoblois avaient triomphé des équipes suivantes :

En 16ème de finale : FCG-Mazamet 14-12 / En 8ème de finale : FCG-Agen 11-3 / En 1/4 de finale : FCG-Vienne 3-0 / En 1/2 finale : FCG-Romans : 8-5. 
Soit un parcours remarquable, avec notamment deux victoires lors de derbys terriblement serrés.

Ensuite, les saisons suivantes furent plus irrégulières mais l'équipe II se signalait encore par un nouveau titre de Champion de France en 1960 (victoire contre Agen, 14 à 3). Malgré tout, lors de la saison 1962-1963, avec Jean LIENARD comme entraîneur, le stade des 1/2 finales est atteint mais le FCG s'inclinera contre Dax. Cette période des années 60-70 marquera l'apparition d'une autre grande famille du rugby grenoblois, les ALBERTO, puisque pas moins de cinq frères jouèrent pour le quinze alpin (Georges, Marcel, Bernard, Jean-Paul et Daniel). Cette génération, qui comprenait également les GREFFE, BOUJET, CHENEVAY et consorts, ratera souvent d'un rien la consécration suprême. Comme lors de la saison 1968-1969 (défaite en Finale du Challenge Yves du Manoir à colombes contre Dax) ainsi que l'année suivante (1/2 finaliste du championnat et 1/4 de finaliste du Challenge du Manoir).

Les années 70

Mais le début des années 70 allait se révéler difficile pour le FCG, cela en raison de l'arrêt progressif des joueurs évoqués ci-dessus. Ainsi, la rétrogradation en 2ème division était évitée d'extréme justesse en 1974 par le biais d'une poule de barrage. Ce petit miracle ne se renouvelait pas l'année suivante, et après une saison catastrophique (2 victoires en 14 matchs !), le FCG descendait en groupe B, cela pour la première année de présidence de Max MICOUD. Pendant trois saisons, le club grenoblois allait se reconstruire en douceur (grâce au binôme MICOUD-LIENARD) mais connaîtra quand même la notoriété grâce aux résultats retentissants de son école de rugby et de ses équipes de jeunes (cadets & juniors). Ainsi, pendant une décennie (1975-1985), ces équipes remporteront plusieurs titres de Champion de France et différents Challenges (notamment le Gaudermen).

L'équipe fanion reviendra dans l'élite nationale lors de la saison 1978-1979 sous la houlette de Jean LIENARD. Ce retour au plus haut niveau sera d'abord marqué par un titre de Champion de France de l'équipe II en 1980 (victoire contre Biarritz, 6 à 3). Mais surtout par une formidable saison 1981-1982 puisque le FCG terminait premier de sa poule et ne s'inclinait qu'en 1/2 finale contre Bayonne (20 à 3). Cette réussite en appelait d'autres, et si la porte du Parc des Princes se fermait régulièrement, celle du Challenge du Manoir s'ouvrait à deux reprises. Si la première tentative en 1986 fut un échec (défaite contre Montferrand, 22 à 15), la seconde, en 1987, était couronnée de succès puisque le FCG remportait enfin ce Challenge en disposant d'Agen sur le score de 26 à 7. Ce flirt avec le du Manoir allait encore continuer en 1990 mais le FCG s'inclinait cette fois contre Narbonne (24 à 19).

1993 :  une finale au gout amère

Mais sous la direction de Michel RINGEVAL, le quinze alpin allait tutoyer le sommet du championnat de France et cela se concrétisait par une première 1/2 finale perdue en 1992 contre Biarritz (à Bordeaux ...). Ce stade de la compétition fut également atteint en 1994, mais la sentence était la même, défaite contre Montferrand. Entre ces deux années, le FCG s'ouvrait enfin le chemin du Parc des Princes mais se voyait spolier d'un titre de Champion de France en s'inclinant injustement contre Castres sur le score de 14 à 11. Cette rencontre aura été une plaie profonde qui ne s'est jamais totalement cicatrisée au sein du FCG et les saisons suivantes annoncèrent plusieurs turbulences dans le club grenoblois.

C'est ainsi que les entraîneurs se succédèrent pour retrouver lors de la saison 1995-1996 le tandem Nano CAPDOUZE-Eric FERRUIT, puisJean DELAVAISSIERE en 1996-1997 et enfin Gilbert DOUCET en 1997-1998. La saison 1998-1999 débutait sous la tutelle de Dominique MAZILLE et Roland ROUCHIER mais ceux-ci étaient rapidement destitués par le président Patrick GOFFI, cela pour le grand retour deMichel RINGEVAL assisté d'Yves PINOTTI.

Et cet exercice était couronné par une participation aux 1/2 finales du championnat de France, avec une défaite d'extrême justesse contre Montferrand (27 à 16). La saison 1999-2000 sera quelconque, le seul fait marquant aura été la participation du FCG à la coupe d'Europe. Et dans cette compétition, le FCG sera le seul club à infliger une défaite au futur vainqueur de l'épreuve, les Anglais de Northampton. L'exercice suivant se présentait sous les meilleurs auspices avec notamment un recrutement aussi pléthorique que talentueux. Ce qui n'empêchait pas le quinze alpin de subir le camouflet de la relégation suite à un match de barrage perdu contre Pau. Cette terrible sentence menaçait même l'existence du vieux club alpin, et après de douloureux épisodes, tant sportif qu'administratif, le FCG débutait en Pro-D2 sous la baguette de Jacques DELMAS. Ce dernier allait véritablement transformer le groupe isérois au point de l'amener vers les sommets avec un retour, quasi inespéré au début de saison, vers l'élite du rugby Français.

De l'amateurisme au Top 14

Le club réintègre l'élite et constitue même l'une des surprises du Championnat de France de top 16 en 2003 en se qualifiant pour les phases de playoffs après une victoire 14-17 au Stade Marcel-Michelin face à Montferrand demi-finaliste du championnat de France la saison passée. L'année suivante le FC Grenoble se maintient difficilement parmi l'élite, puis c'est à nouveau une relégation à l'issue de la saison 2004-2005. En raison de graves problèmes financiers, la Ligue Nationale de Rugby, sur conseil du Conseil supérieur de la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG), refuse son engagement en Pro D2 et le 5 juillet 2005, elle rétrograde Grenoble en Fédérale 1 pour la saison 2005-2006. Le 22 juillet, la SASP, chargée du secteur professionnel du club, se déclare en cessation de paiement auprès du président du tribunal de commerce de Grenoble.

Le club grenoblois ne demeure qu'un an chez les amateurs, battant le RC Nîmes sur le score de 32-25 lors de la petite finale du Trophée Jean-Prat au Stade Georges-Pompidou de Valence, un match décisif octroyant la 3e et dernière place qualificative en Pro D2. Le club suit alors une progression logique au cours des deux années suivantes en terminant respectivement à la 14e et 8e place en fin d'exercice 2007 et 2008. La saison 2008-2009 est quant à elle décevante si l'on compare les objectifs légitimés par le budget du club et le potentiel réservoir de joueurs affichés en début d'exercice par les dirigeants (atteindre les demi-finales de Pro D2) avec les résultats obtenus sur le terrain. Le FCG ne décroche en effet en 2008-2009 qu'une modeste place de 10e à 25 points du dernier qualifié Oyonnax sans jamais parvenir à se maintenir dans le haut du tableau.

L'intersaison 2009 voit donc s'effectuer de nombreux changements au sein du club. On dénombre par exemple pas moins de 11 arrivées dans l'effectif contre 15 départs. En outre, le retour de Fabrice Landreau en provenance du Stade Français dans le staff à l'intersaison s'inscrit dans un cycle de trois ans à l'issue duquel le club doit réintégrer l'élite. Pour sa première saison en tant que manager, le XV alpin termine à la 6e place, à égalité de points avec la Section paloise qui se qualifie pour les playoffs à la faveur des points terrains acquis lors de ses confrontations entre les deux clubs. En 2010-2011, Grenoble échoue à deux points du titre et s'incline à domicile en demi-finale des barrages d'accession en Top 14 face à l'Union Bordeaux Bègles sur le score de 12 à 1960. En 2011-2012, le FC Grenoble remporte le championnat de Pro D2 à trois journées de la fin, s'assurant ainsi sa place dans le Top 14 pour la saison 2012-2013.