Capitaine du FCG cette saison, Jonathan Wisniewski doit jouer un rôle important dans le redressement du club.
L’ambiance autour du club
« L’atmosphère qu’il y a dans le groupe, dans le travail au quotidien, n’est pas du tout la même que celle qui est relayée dans les médias. Quand on sort, quand on va boire le café, on entend beaucoup de gens dire qu’ils sont dépités, que c’est fini, qu’on est en Pro D2. Cette ambiance un peu noire, qui est véhiculée autour du club, n’est pas du tout à l’image de ce qu’on vit en interne. »
Les blessés
« On fait très certainement la préparation la plus dure qu’on ait pu faire. En tout cas, personnellement, ça a été le cas. Certes, il y a des signes compliqués : on a Rory Grice, l’un des meilleurs n°8 du championnat, qui est encore suspendu ; Mahamadou Diaby, qui était à deux doigts de partir en tournée avec l’équipe de France, qui est blessé ; Hendrik Roodt, notre leader de combat, blessé, Xavier Mignot… On a beaucoup de joueurs très importants qui sont absents. Si vous enlevez Szarzewski, Masoe, Dulin et Carter, ce n’est plus la même équipe au Racing. Nous, on n’a pas ces noms-là, mais ces joueurs ont une grande importance dans notre effectif. Aujourd’hui, ils ne sont pas là, mais ils vont revenir rapidement et cela va nous faire du bien. Avant ça, il faut penser au match de dimanche où il faut une vraie union sacrée. »
Le match contre Brive
« On est conscient que, si on gagne samedi, on se retrouvera à 5 points. Il ne faut pas oublier que les équipes avec lesquelles on va se battre cette année sont Bayonne, qui a 6 points, Pau qui a 6 points, Lyon qui a 7 points. On ne serait pas décroché et on remettrait un peu les compteurs à 0. Et, surtout, on se ferait du bien : cela nous permettrait de débloquer notre compteur de victoires, de se dépuceler un peu dans ce championnat, de se lâcher, de se libérer. Ce match de Brive est très important, surtout que les deux réceptions suivantes seront Pau et Bayonne. D’ici là, on aura rentré 4 leaders avec Arnaud Héguy, Rory Grice, Mahamadou Diaby, qui sont des joueurs qui peuvent faire basculer un match à eux seuls. Il y a plein de signaux verts, mais il faut franchir cet obstacle briviste. S’ils sont leaders, ce n’est pas par hasard. Ce qu’ils font, c’est très simple, un peu à l’opposé de nous : que des bases, mais ils les font à la perfection, avec une générosité incroyable. C’est un peu ce qui doit nous animer ce week-end. »
L’état d’esprit à afficher
« On sait ce que Brive va venir faire, on sait comment ils vont venir le faire. Si, sur un match comme ça, on n’a pas envie d’aller chercher ce qu’il y a au fond des tripes, cela ne sert à rien. »
Le maintien
« Il ne faut pas oublier que ce championnat est un marathon. L’an dernier, je crois qu’on a perdu les 6 derniers matchs, et nous étions pourtant maintenus depuis 2 mois, et tout le monde disait qu’on avait fait une saison catastrophique. Sans gagner les 6 derniers matchs, on était capable de se maintenir. J’ai fait un petit calcul hier : sur les 6 dernières années, la moyenne pour se maintenir est de gagner neuf matchs. Il y a neuf matchs à gagner au moins. C’est vrai que le championnat est compliqué, toutes les équipes veulent gagner, veulent des points, il y a de plus en plus de gros. On a été capable de gagner 4 fois à l’extérieur l’an dernier, pourquoi on ne serait pas capable de le refaire une ou deux fois cette saison. Il y a des sources de motivation, des raisons qui nous poussent à espérer. »
Le départ de Fabrice et la promotion de Bernard
« A la veille du match contre Toulouse, l’an dernier, on nous a annoncé que Fabrice allait arrêter et que c’est Bernard qui allait prendre sa place. Sa candidature avait été étudiée, de même que celles de deux managers. Pour les dirigeants, c’était le projet le plus cohérent, le plus abouti, le plus intéressant, qui correspondait le plus à l’histoire. L’autre avantage, c’est que Bernard connaît le club depuis quatre ans. Il est arrivé au club sur la défense, puis il a pris en charge le jeu offensif. L’an dernier, en interne, il était un peu un co-manager, avec Fabrice qui s’occupait de l’organisation de la semaine, du staff, tandis que Bernard avait la responsabilité du projet de jeu : quand on rentrait sur le terrain, c’était le projet de Bernard. Il a eu cette transition l’an dernier, il a vu ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Il est arrivé avec ses propres convictions, différentes de celle de Fabrice, mais la transition a été bien faite. Le départ de Fabrice a été annoncé il y a quelques semaines au grand public, le gens ont pu se dire : « Grenoble, c’est le bordel », mais, nous, de l’intérieur, le premier jour où nous étions arrivés, début juillet, Fabrice n’était pas là, et c’est Bernard qui a présenté son projet : tout était carré. La différence entre les deux, c’est que Fabrice est quelqu’un de porté sur les valeurs, sur l’humain, ce qui peut avoir ses limites aussi, tandis que Bernard est plus anglo-saxon : la prépa physique, l’athlétisation, le pragmatisme. »
Des responsabilités à prendre
« Je suis le capitaine, mais je me suis entouré de joueurs qui n’avaient pas forcément de responsabilités les autres années. Il y a une nouvelle aventure, une nouvelle histoire à créer. Bernard est un manager qui donne beaucoup de responsabilités aux joueurs et qui leur fait confiance. Par exemple, lundi et mardi, nous sommes partis 2 jours faire une randonnée en montagne, on a dormi sous la tente, fait un feu de camp, mangé des grillades,… Pour Bernard, ce genre de chose, c’est aux joueurs de se l’approprier, de le choisir. C’est aux joueurs de se créer leur aventure, leur histoire. Avec Fabrice, on avait l’habitude que Fabrice conduise les mecs en bus en haut de la montagne. C’est à nous de prendre nos responsabilités. C’est ce qu’on va essayer de faire. »
L’interview complète de Jonathan Wisniewski est à revoir sur téléGrenoble dans Terre de Rugby
Auteur : FCG Rugby