«À 5 minutes de la fin, je ne croyais pas au bonus»

Quelle est ton regard sur la prestation de ton équipe face à Nevers ?

« Il y a eu de bonnes choses. De très bonnes choses de la part des garçons. Très très bonnes entames, de première, de deuxième mi-temps. Après, je pense que sur le dernier quart d'heure, les 20 minutes de la première mi-temps, on a eu un petit peu trop de déchets offensifs. On a mis beaucoup de volume de jeu, mais on a été un petit peu impatient. C'est pour ça qu'on a relâché un peu trop de ballons. Même, défensivement, je trouve qu'on a été impatient. On s'est fait un peu trop pénaliser. Après, on a bien débuté à nouveau la deuxième mi-temps. Après, effectivement, ce qui m'a plu, c'est l'état d'esprit qu'on a eu pour aller chercher le bonus offensif. Alors que, très honnêtement, à 5 minutes de la fin, il fallait marquer deux fois... Lorsqu'ils marquent leur troisième essai, très honnêtement, je n'y crois absolument pas. Parce qu'il reste trop peu de temps. Parce qu'on est à 14. Et puis, miracle. Ils sont allés chercher leur truc. Bravo à eux. »

Vous avez marqué sur des séquences offensives fulgurantes ?

« Oui, on est capable de mettre, par certains moments, beaucoup de vitesse, beaucoup d'activité, beaucoup de déplacement. C'est un match très positif, face à une belle équipe. Ils étaient venus au complet. Ils étaient venus pour nous contrarier. Et, à la mi-temps, on sentait qu'on était en train de faire un vrai match de rugby. Les garçons étaient un peu marqués. Apparemment, ils ont bien récupéré pendant la mi-temps. Puisque, dès le début de la deuxième mi-temps, on marque deux fois. C'est un bon match. C'est une belle victoire, avant les 5 jours qu'on leur laisse de vacances. C'est important. On vient de finir le deuxième bloc. On a 30 points. On est premier. On est en train de construire notre saison. Et je trouve que les gars ne veulent pas lâcher. Ils veulent rester tout en haut. C'est intéressant. »

Vous en êtes à 3 victoires bonifiées consécutives...

« Série en cours. On verra quand ça s'arrêtera. Je pense que ce sera compliqué sur le prochain. Ce qui me plaît, effectivement, c'est que je trouve que l'équipe évolue bien. Dans la maîtrise de nos matchs, on devient une équipe un peu plus tout terrain, quand même. Dans la gestion de nos matchs. On ne fait pas que mettre du volume, on a eu quelques phases où il a fallu quand même bien défendre. Il a fallu mettre un peu de jeu au pied. On est plus intelligent dans le jeu. On prend de la bouteille. Et puis, le fait aussi qu'il y a beaucoup de jeunes joueurs qui étaient là il y a deux ans, qui commençait en pro... Qui on fait une saison de Pro D2. Qui ont fait une saison de Top 14. Aujourd'hui, l'expérience fait que je sens que le niveau de l'équipe monte. L'état d'esprit est là. Les mecs sont au rendez-vous. J'avais un peu d'inquiétude après le match de Colomiers et de Mont-de-Marsan. Je me suis dis qu'on avait des trous d'air. Ce sont les deux matchs qu'on a perdu cette saison, qui nous coûte cher sur deux trous d'air de 10 minutes, ou moins. Où on prend les points. Et les matchs nous échappent. Mais je trouve qu'en tout cas, sur les temps faibles, on réagit bien. Je trouve qu'on est intelligent dans nos temps faibles. On est bon dans nos temps forts. C'est intéressant. Il faut garder cette consistance-là. C'est toujours le plus dur. Mais peut-être qu'on la tient. Je l'espère en tout cas, j'espère. »

Comment faire pour ne pas commencer le prochain bloc par une défaite ?

« Si on commence comme les deux premiers, mais qu'on le finit comme les deux premiers, on va peut-être signer pour ça. Déjà, on aura un match difficile, quand même, à Vannes. Même si on est prévenu, et même si on a envie de sortir un bon match, on n'est pas certain de pouvoir gagner ce match-là. Les mecs vont arriver reposés. On va bien le préparer. On va encore faire un peu tourner, à 1, 2, 3 postes. Comme on le fait depuis le début de saison. Pour garder cette émulation. Pour garder les joueurs sous pression. Vannes, à domicile, c'est une équipe qui tient vraiment la route. Qui a un peu plus de mal en déplacement. Mais qui tient vraiment la route chez elle. Il y a deux ans, on avait gagné à la dernière minute. Il faudra bien le préparer, bien évidemment, comme tous les autres. On va voir si, enfin, on peut bien démarrer un bloc. Ce sera un challenge intéressant. »

Le troisième bloc sera le plus difficile depuis le début de la saison ?

« Certainement, dans l'enchaînement des matchs, oui. Après, je sais qu'on est capable de sortir des gros matchs contre n'importe quelle équipe. Aujourd'hui, contre Nevers, qui était venu au complet, qui était venu pour nous contrarier. On a su réagir à Carcassonne, à Aix-en-Provence, des endroits où c'est quand même difficile. Je sais qu'on est capable de sortir de gros matchs contre ces équipes-là. Encore une fois, ce qu'on va y mettre, la constance de notre niveau... Est-ce qu'on sera capable de rester au même niveau sur 4 semaines contre des équipes qui ont du répondant ? Ça va être encore un challenge, ça va être intéressant pour nous. Pour voir où on en est. »

Attends-tu des retours de blessés ou des internationaux pour le déplacement à Vannes ?

« Pour Leva, pour Andreï Ostrikov, ça sera peut-être un peu tôt. Ils vont revenir avec nous le samedi matin, le 26. Je pense que, le temps qu'ils assimilent à nouveau tout le système, les touches, les annonces... Ça va peut-être prendre un peu de temps. Ensuite, il y aura peut-être Bastien Guillemin, qui peut revenir, qui était un petit peu blessé. Il avait une béquille de la semaine dernière, plus une petite entorse de la cheville, qu'il s'est faite en début de semaine. Ensuite, il y a Steven Setephano, qui commence à aller mieux. Donc, on va voir. Je pense que pour Eric, ce sera encore un peu tôt. On espérait début du troisième bloc. Pour lui donner un petit peu de temps de jeu. Mais je pense qu'il faudra peut-être attendre milieu ou fin du bloc, on verra. »

Comment juges-tu la prestation des jeunes sur ce match ?

« Déjà, pour la charnière, Corentin avait joué ici contre Romans. On l'avait fait rentrer parce qu'on savait que, si à un moment donné... Enzo ne peut pas jouer les 30 matchs. Pour l'instant, Enzo est un petit peu devant les autres dans la hiérarchie des 10. On savait qu'Enzo ne pouvait pas faire les 30 matchs, parce qu'à un moment, il faut faire tourner. Parce qu'à un moment, il peut aussi y avoir des blessures, comme c'est le cas cette semaine. Franck, on connait son niveau, on l'a déjà eu avec nous. Et, Corentin, on avait besoin de le voir. C'est pour ça que, contre Romans, il fallait qu'on le pose dès le coup d'envoi. Corentin, aujourd'hui, il a été bien. Il a été bien dans son rôle. Dans l'animation offensive. Dans la défense. Jeremy aussi, je trouve qu'il fait un très bon début de saison. Il prend confiance. Il a des bouts de match, où il rentre, il est titulaire. Il n'a été titulaire qu'à l'extérieur en début de saison. Il avait joué à Aix-en-Provence, il avait joué à Mont-de-Marsan. Il avait été bon. Et je trouvais que c'était une juste récompense de le faire débuter un match à la maison. Je trouve que les deux ont été très biens. Après, pour Ange, c'est un profil complètement différent de Gaëtan. Mais il nous apporte beaucoup offensivement. C'est un joueur qui sent le rugby. Qui est à l'aise avec le ballon. Qui a un très bon timing dans la ligne. Qui pense à faire jouer les autres. Mais je ne suis pas étonné de ses prestations. La semaine dernière, je ne sais pas si c'est vous qui me l'aviez demandé, mais tout le monde était un peu surpris de sa titularisation. Après, je peux le comprendre aussi. Parce que c'est n'est pas un joueur qui, pour l'instant, était rentré avec nous. Mais, nous, on l'a à l'entrainement. Nous, on l'a tous les jours à l'entrainement. Moi, quand je décide de faire jouer Ange, je ne me dis pas un jour, en me levant un matin, tiens, le gamin est avec nous à l'entrainement, on va voir ce qu'il vaut en match. C'est parce qu'à l'entrainement, je vois qu'il fait des différences, je vois qu'à l'entrainement, il fait des choses qui sont très intéressantes, et je vois que, par rapport aux autres, il a le niveau. À un moment, je me dis que c'est le moment. (...) Je suis content, c'est un bon joueur de rugby. C'est un bon joueur de rugby. Qui est complet. Qui sent le rugby, encore une fois. Qui a un très bon timing dans la ligne. Qui n'a pas beaucoup de failles. Qui a joué deux matchs. Moi, je lui ai dis, le plus dur, parfois, ce n'est pas le premier, ce n'est pas le deuxième. C'est la suite. Quand on est bon une fois... Des fois, le premier match, c'est souvent le plus facile. Parce qu'on est dedans. Souvent, une première est réussie. La deuxième est souvent réussie aussi. Puis, après, il faut enchaîner les bonnes performances. Et on attend le joueur à un niveau... Comme la première est souvent réussie, que la deuxième aussi, tiens, il va faire ça toutes les fois... Et puis, ça ne se passe pas toujours comme ça. Encore une fois, je parle de constance pour l'équipe. Mais il y a aussi une constance individuelle qu'il faut avoir. Et Ange, il va falloir qu'il matche à ce niveau-là. Parce qu'on l'attend aussi à ce niveau-là. Mais il est capable de le faire parce que c'est un bon joueur de rugby. »

Le FCG est la meilleure attaque du championnat. 

« Après, on aurait gagné 6-3, j'aurais été très heureux. Très honnêtement. Je ne suis pas trop stats attaque, stats défense. Ce n'est pas ce que je regarde, très honnêtement. Ce que je regarde, même si j'essaye de ne pas trop y jeter un oeil, je sais qu'une fois que je suis dedans, je regarde ça tous les jours... C'est plutôt le classement britannique. Je suis plutôt classement britannique. Après, je fais des calculs et tout. Mais, pour l'instant, j'essaye de ne pas trop me projeter, parce qu'on est sur le début de saison. Pour l'attaque, tant mieux, si aujourd'hui on est la meilleure attaque. Peut-être qu'on finira troisième attaque du championnat, peut-être qu'on finira cinquième. Peut-être qu'on finira premier. Je trouve qu'en tout cas, on a vu des choses intéressantes aujourd'hui. Je trouve que, l'année passée, même si on manqué de réalisme. Je trouve qu'on a vu des choses intéressantes l'année passée. Mais on a manqué de réalisme. Je trouve que, la vraie différence avec l'an passé, c'est qu'on est capable de mettre du volume de jeu. Mais qu'on est beaucoup plus réaliste. Le niveau fait aussi, certainement. La Pro D2, le Top 14. Mais le constat est clair. Aujourd'hui, on marque 6 fois et on n'a pas 15 occasions. On en a 7, 8. Les matchs qu'on a gagnés à Angoulême, on marque 3 fois, on a 4 occasions. À Aix-en-Provence, c'est pareil. On a peut-être une occasion de plus de pouvoir marquer. C'est surtout ça qui m'intéresse. Ça veut dire qu'on évolue vraiment, sur ça. J'ai beaucoup regretté l'année passée qu'on soit arrivé souvent dans l'en-but, ou très proche de la ligne, sans marquer. Qu'on manquait un peu de réalisme. Et je trouve que, cette année, on a trouvé ça. Est-ce que c'est une progression ? Est-ce que c'est le niveau qui n'est pas tout à fait le même ? J'espère qu'on aura une réponse l'année prochaine. »