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Lettre ouverte à Mohed Altrad

Cher Mohed,

J’ai lu avec attention votre interview publié par le journal Midi Olympique. En référence à l’un de vos propos qui fait le titre de l’interview, je précise tout d’abord que je n’ai lu, ni entendu qui que ce soit vous traiter de salaud. Pour ce qui me concerne, j’ai une réelle admiration pour l’entrepreneur que vous êtes (et je ne suis pas le seul !) et pour le dirigeant de club que vous êtes (nous sommes peut-être moins nombreux !).

Je précise enfin que je ne doute pas de la sincérité de l’engagement désintéressé du président Laporte pour le rugby et que je souhaite donc que nous parlions au plus vite du jeu et du sport que nous aimons tous.

Si je prends donc la plume, ce n’est pas pour alimenter la polémique sur l’affaire en cours sur laquelle j’ai une vision modérée, mais parce que dans la deuxième partie de votre propos, vous effectuez un parallèle entre l’implication de Serge Kampf pour le rugby et votre propre engagement : je trouve cela indigne et inapproprié. Serge avait une approche très différente de la votre, ce qui n’enlève rien au mérite de vos actions : il agissait en mécène désintéressé et le plus souvent anonyme et non en investisseur. Tout le monde sait ce que lui doivent les clubs de Grenoble et de Biarritz et les Barbarians, sans qu’il n’ait jamais rien demandé en retour : pas d’exigence particulière, pas de contrat, pas de rôle dans l’organigramme du club et une autonomie totale laissée aux dirigeants de ces structures. Les gens connaissent moins tous les autres clubs qu’il a aidé pour leur éviter le dépôt de bilan, en signant un chèque, sans rien demander si ce n’est de ne pas faire de publicité ! (je connais au moins deux clubs dans ce cas). Les gens ne connaissent pas non plus le nombre de joueurs qu’il a accompagné et aidé à des moments clés de leur reconversion professionnelle (j’en connais au moins 5), toujours sans rien demander en retour, juste par amitié.

Alors de grâce, n’instrumentalisez pas le nom de Serge dans votre stratégie de contre-feu médiatique. Abstenez-vous par respect pour la mémoire de ce grand Monsieur.

Amicalement,

Eric Pilaud